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Journées du Patrimoine 2022

Dégustation de thé

Date:  17 octobre 2022

“Patrimoine Durable”

À l’occasion des journées européennes du patrimoine, Wistaria Paris vous propose un programme qui s’inscrit dans l’esprit de cette édition 2022: mettre à l’honneur le patrimoine durable.

Promouvoir un environnement durable, honorer le patrimoine et célébrer l’artisanat ont toujours été des valeurs fondamentales de Wistaria Paris et Wistaria Taipei, et ce depuis toujours.

Les 17 et 18 septembre de 14h à 20h, Wistaria Paris vous propose de déguster des thés rares, historiques et écologiques de notre sélection et de les préparer dans d’anciennes théières issues de nos collections privées selon des méthodes traditionnelles. Notre aimerions vous offrir la possibilité de revisiter des traditions, des savoir-faire et des pratiques peu connus en Europe ou appartenant à une autre époque.

Seront notamment mis à l’honneur : six bols à thé Tianmu âgés de plus de 800 ans, deux théières Wabi Sabi du début du XXème siècle, trois théières en argile rouge d’une grande finesse des années 70 et 80, un Gaiwan sublimé par l’art du Kintsugi ainsi que des objets à thé fabriqués selon un savoir-faire traditionnel par une artiste potière française au talent remarquable.

Afin d’accueillir le plus grand nombre et d’assurer à chacun une expérience unique pour un budget raisonnable, Wistaria Paris a ouvert un planning de réservation de créneaux d’une heure trente au tarif unique de 24€ par personne.

La liste des thés rares, des théières anciennes et autres « teawares » mis à disposition est consultable à Wistaria Paris, 6 rue du Pont de Lodi dans le VIème arrondissement. Notre équipe vous expliquera en détail la valeur que représente ces raretés pour notre patrimoine.

 

Durée 2h
Hôte Sophie Lin
Lieu Wistaria Paris
Prix Prix à la demande

À propos

天目碗

Objet patrimonial I : Bol à thé Tianmu

Accord thé : Anji Baicha

Brillant, laqué et élégant, vous avez entre vos mains un précieux morceau d’histoire. Ce bol, datant de la fin de la dynastie Song ou de la dynastie Yuan, a plus de huit siècles. Cette conception, avec ses parois si particulières, améliore le refroidissement, ce qui rend ces bols particulièrement adaptés aux thés verts.

Versez doucement de l’eau chaude sur les feuilles de thé en faisant un mouvement circulaire. Vous pouvez boire directement dans le bol en forme de coupe à l’aide de vos deux mains. Pour une meilleure expérience, ajouter de nouveau de l’eau chaude une fois que le bol est rempli au tiers.

Les bols Tianmu (tenmoku en japonais) trouvent leurs origines dans la dynastie Song en Chine (de 960 à 1279) considérée alors comme la « vaisselle à thé » par excellence.  C’était une époque d’échanges culturels naissants entre la Chine et ses voisins. Des moines japonais venaient alors étudier le bouddhisme, ramenant chez eux la culture chinoise du thé et les bols Tianmu.  Aujourd’hui, la culture japonaise du thé conserve des vestiges de la culture du thé Song. Le Japon abrite actuellement trois précieux bols yohen Tianmu de la dynastie Song, tous désignés comme trésors nationaux.

Lors de la cuisson, ces bols à « glaçure noire » ont subi une mutation rare, entraînant la formation de superbes taches bleues et violettes à leur surface. Cette réaction ne se produit qu’une fois sur dix mille. Il n’existe actuellement que quatre bols yohen tenmoku intacts (trois au Japon, un en Chine). Malheureusement, la plupart de ces artefacts rares n’ont pas survécu au XXème siècle tumultueux de la Chine, une période en proie à des conflits externes et internes.

De nombreux autres « bols d’huile goutte à goutte » (yuteki en japonais), que vous tenez dans vos mains, et des bols Tianmu « en fourrure de lièvre » ont survécu jusqu’à ce jour.

Les bols Tianmu de la collection Wistaria sont souvent utilisés dans les cérémonies du thé consacrées au thé vert. Ils sont idéaux pour profiter de la liqueur et de l’arôme du thé.

En dégustant la douce liqueur de ce thé, nous vous invitons à prendre un moment de calme et à profiter pleinement de cet héritage culturel et artistique millénaire.

 

老朱泥壺

Objet patrimonial II : Ancienne théière en argile rouge

Accord thé : Dong Ding vieilli

Les théières en argile rouge zhuni sont faites d’argile plus rare que leurs « cousines » en argile violette zisha. Cette argile, souvent cinquante fois plus chère, est connue pour sa texture onctueuse et sa plasticité supérieure, ce qui la rend idéale pour confectionner de petites théières.  Les théières en argile rouge ont une structure fine mais robuste et excellent dans la concentration de la chaleur, ce qui leur permet d’accentuer l’arôme du thé.

Lorsque vous infusez des feuilles avec ces « red clay teapots », évitez les changements de température importants et soudains, qui pourraient fissurer ces théières. Une pratique commue consiste à réchauffer d’abord la théière, le couvercle et le corps avec de l’eau tiède avant de passer à l’eau chaude pour les infusions.

La fabrication artisanale des théières en argile rouge zhuni a commencé au début de la dynastie Qing (1644-1912).  Au XVIIème siècle, les échanges maritimes et le commerce étaient florissants entre l’Orient et l’Occident. Les théières en argile rouge zhuni étaient une exportation chinoise très convoitée sur les marchés européens, où leur simplicité délicate et leur élégance étaient très appréciées.

La théière en argile rouge que vous avez devant vous a plus de quarante ans d’histoire.  De conception classique, elle est un exemple de « tranquillité » et de « sérénité ».  Infusez-y un thé classique et ancien tel que le Dong Ding Oolong « vieilli et moelleux » que nous avons sélectionné pour vous et profitez d’un moment de grâce contemplatif.

 

老具輪珠

Objet patrimonial III : Théière « Wabi Sabi » en argile violette

Accord thé : Pu-erh millésimé

Le wabi-sabi, désignant un concept esthétique japonais allie deux principes : wabi (simplicité, mélancolie, dissymétrie…) et sabi (l’altération par le temps, le goût pour les choses vieillies, … ).

Wabi-sabi, philosophie importante de la culture du thé japonaise, célèbre ainsi la beauté de l’imperfection et de la simplicité. La théière « Wabi Sabi » que vous tenez dans vos mains est bel et bien un trésor rustique.

Les théières julunzhu sont devenues populaires à la fin de la dynastie Qing (XIXème siècle). Elles ont connu une grande ferveur auprès des amateurs de thé japonais, qui admiraient la simplicité rustique de ces théières et les « traces » faites à la main. Mingchatulu, un livre faisant autorité sur le thé, indique que les amateurs de l’époque dépensaient sans compter pour acquérir une théière julunzhu, car un amateur de thé sans julunzhu n’était alors pas du tout considéré comme un connaisseur.

La culture du thé à Taïwan a évolué au fil du temps vers plus de raffinement et d’élégance. Pourtant, les théières julunzhu sont toujours appréciés par de nombreux buveurs de thé qui préfèrent une approche plus naturelle et simple du thé. Ces dernières années, cette philosophie a fait un retour en force.

Julunzhu ont généralement des couvercles plats, des becs courts, et droits en forme de canon. Cette conception crée un flux plus direct et puissant qu’avec un bec incurvé. Elle permet également plus d’ajustements de la vitesse et du volume de versement. Les lettrés décrivent ces caractéristiques comme correspondant plutôt bien à l’esprit du thé et à sa philosophie d’authenticité sincère.

Originaires de Chine, trouvant faveur au Japon et à Taïwan, et faisant enfin leur retour dans la Chine moderne, les théières julunzhu illustrent parfaitement la transmission cyclique de la culture.

Ces théières moins décoratives conviennent à l’infusion de thés pu-erh vintage, qui nécessitent une infusion dite « rapidement rentrée, vite sortie » pour en faire ressortir leur caractère expansif.

Wistaria a établi sa réputation mondiale en collectionnant et en servant de nombreux pu-erhs millésimés au fil des ans. Beaucoup de ces pu-erhs, conservés avec soin pendant plus de soixante ans, peuvent être infusés plus de vingt fois.

Nous vous invitons à savourer des moments intenses avec ce « thé d’une grande profondeur » infusé dans cette théière julunzhu fait main unique en son genre du début du XXème siècle et remarquable par ses légères imperfections et sa simplicité.

現代與傳統

Elément de Patrimoine IV : Pièces Modernes, Savoir-Faire Traditionnel

  1. A) Les pièces modernes de Laetitia Pineda

 Accord thé : Mao Jian “Furry Tips”

Isolée dans une forêt du sud de la France, Laetitia Pineda a choisi une vie simple et sans électricité. Dans son métier de potière, elle revient à la poterie la plus simple et la plus ancienne en utilisant des fours à bois construits par elle-même avec l’aide d’amis passionnés.

Elle s’inspire grandement de l’univers ancestral du thé japonais et de la théière traditionnelle, puisant avec constance dans cette esthétique et ce savoir-faire. Laetitia adore le thé et a planté ses propres théiers dans une clairière afin de cultiver et de confectionner son propre thé.

Creusant au plus profond des vallées proches de chez elle, Laetitia travaille lentement et minutieusement.  Chaque pièce faite à la main est unique et jouit aujourd’hui d’une très grande réputation internationale.

Chez Wistaria, nous privilégions les théières créées par des amateurs de thé, convaincus que la relation du potier, céramiste ou artisan avec le thé produit des pièces adaptées au thé.

Laetitia va encore plus loin en entretenant une relation profonde avec la terre et la nature qui l’entourent. Elle confectionne ses théières, bols et autres objets dédiés au monde du thé à partir d’argile spéciale qu’elle se procure elle-même près de chez elle.

Nous vous proposons de déguster un Mao Jian “Furry Tips” qui nous semble mettre en valeur toute la passion et l’art de Laetitia.

  1. B) Kintsugi Gaiwan par 陳淑樺 Shu-Hua Chen

Accord Thé : Thé blanc durable issu de « jardins écologiques »

Exposées à Wistaria Taipei l’automne dernier, les pièces de Shu-Hua Chen célèbrent un héritage japonais: le kintsugi.  Elle transmet cette tradition aux nouvelles générations, enseignant à l’Université Shida de Taipei.

La laque est utilisée depuis des millénaires pour réparer les céramiques cassées. Au XVème siècle les artisans japonais ont commencé à utiliser de l’or pour réparer ces craquelures et pour accentuer les lignes brisées.

Le kintsugi, accentuant les imperfections et célébrant l’histoire d’un objet brisé, continue d’inspirer. À Wistaria Taipei aussi nous avons été inspirés par le kintsugi puisque, en automne dernier, à l’occasion de la Nuit Blanche, nous avons organisé un spectacle de danse sur le thème de la beauté de la renaissance en dialogue avec l’exposition des œuvres de Shu-Hua Chen.